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Témoignage de Jarno Rintschwentner

porte une orthèse avec articulation de genou modulaire NEURO TRONIC et articulation de cheville modulaire NEURO SWING (état 2016)

Portrait

  • né en 1974
  • marié, une fille
  • première orthèse en 2006 après la réadaptation

Jarno Rintschwentner vit aujourd’hui avec sa femme Marlen et sa petite fille Nea dans un village idyllique de Franconie. En 2006, il n’aurait pas pu imaginer pouvoir vivre comme il le fait actuellement. En effet, à l’époque, les médecins lui avaient diagnostiqué une paraplégie incomplète.

L’accident

Alors que le couvreur travaille sur un toit, il tombe d’une hauteur de 12 mètres. Cette hauteur est une chance dans son malheur, car, en tombant, il se retourne et percute le sol avec les pieds en avant et non avec la tête. Il a à l’époque 32 ans. Le stagiaire qu’il avait à l’époque appelle immédiatement l’ambulance, qui arrive peu après. Jarno se souvient encore aujourd’hui de l’immense douleur, qui ne l’empêche toutefois pas d’essayer de convaincre les secouristes de ne pas couper son harnais antichute, car il en aurait encore besoin pour travailler. Sur place, il est mis sous sédation en raison de la douleur, puis emmené à l’hôpital le plus proche. Le harnais devra tout de même être coupé.

Le diagnostic

Les radios révèlent une fracture de la 3e vertèbre lombaire, une rupture de l’articulation talo-crurale et une fracture du péroné.

L’accident s’est produit vers 9 h 30. Transporté par hélicoptère d’Annaberg vers le CHU de Leipzig, Jarno est opéré dès 15 h 30. La moelle épinière n’est pas sectionnée, mais, en raison de la fracture de la vertèbre lombaire, elle est fortement comprimée et doit être décompressée. Les médecins posent un fixateur pour stabiliser la colonne vertébrale. La deuxième opération a lieu dès le lendemain. Une cage en titane extensible est implantée pour servir de vertèbre artificielle. Sur la radio, elle ressemble à un bigoudi usuel. Elle fait le trait d’union entre la vertèbre supérieure et la vertèbre inférieure entre lesquelles se trouvait la 3e vertèbre lombaire fracturée. Cette intervention transforme trois vertèbres lombaires en une seule. L’objectif premier est de stabiliser la partie touchée de la colonne vertébrale. Il n’y a pas beaucoup de médecins en Allemagne capables d’effectuer ce genre d’intervention.

La première fois que Jarno revient à lui, il croit que le diagnostic n’est pas le sien: paraplégie incomplète. Sa première question est de savoir quand il pourra recommencer à travailler.

Toutes les opérations se déroulent bien. Toutefois, il n’est pas facile pour les patients d’accepter un tel diagnostic. La question concernant la reprise du travail reste dans un premier temps en suspens pour Jarno. Il n’obtient de réponse ni négative ni positive. Des béquilles sont placées auprès de son lit. Une maigre motivation pour lui. Car, si elles sont là, c’est qu’il y a de l’espoir de peut-être pouvoir marcher avec elles un jour ou l’autre.

Lors des visites régulières, le personnel médical parle un tel jargon professionnel en sa présence qu’il a l’impression que c’est comme s’il n’était pas là. Il parle au téléphone presque tous les jours avec un de ses amis, qui est médecin. Celui-ci lui explique les termes techniques et ne cesse de lui répéter qu’il est un patient responsable et qu’il a un droit d’être informé sur tout ce qu’il veut savoir.

À cette période de son séjour en soins intensifs, Jarno touche véritablement le fond. Malgré sa forte volonté, il lui faut une perspective, quelque chose à quoi il puisse s’accrocher. Le professeur lui demande pourquoi il est si abattu, car, finalement, le diagnostic de paraplégie incomplète signifie que la paralysie n’est pas complète. Et il lui promet que, un jour ou l’autre, il pourra remarcher.

La réadaptation

Jarno quitte les soins intensifs pour le service de réadaptation. Pendant au moins six mois, il doit y être préparé pour vivre en fauteuil roulant. On commence par une thérapie selon la méthode Vojta. Elle consiste à exercer une pression sur certaines parties du corps pour provoquer un réflexe de mouvements. Ce traitement est quelquefois douloureux, mais il montre de bons résultats, même si bons que Jarno effectue certains mouvements sans pression et qu’on constate une réaction excessive. Sa thérapeute est inquiète et s’adresse à la fondation Vojta, qui conseille de mettre fin au traitement. Suivent un test du QI, des thérapies d’après les concepts de PNF et de Bobath et de l’ergothérapie.

Six semaines plus tard, Jarno se présente au CHU de Leipzig pour un contrôle de suivi clinique et radiologique. À cette époque, Jarno est la plupart du temps en fauteuil roulant. C’est une chance pour lui que le médecin en chef traitant se rappelle encore bien de lui et lui demande comment se passe la réadaptation. Jarno lui raconte la situation et demande s’il pourra un jour se passer de fauteuil roulant. Le médecin en chef mentionne qu’il existe des articulations et des attelles qui peuvent aider à marcher. Cette déclaration est une bouée de sauvetage pour Jarno. Motivé, il retourne à la réadaptation.

À chaque occasion, Jarno se renseigne auprès des thérapeutes sur les attelles dont le médecin avait parlé. Mais personne ne s’intéresse sérieusement à ses questions. Il a l’impression d’avoir été catalogué et de ne plus pouvoir sortir de cette catégorie. Le fauteuil roulant semble être incontournable pour lui. Le terme d’orthèse n’a jusqu’alors pas été prononcé. Il en parle sans cesse à ses thérapeutes et finit par avoir un rendez-vous au magasin d’équipement médical de l’établissement. Cinq mois après être arrivé en réadaptation, Jarno reçoit sa première orthèse. Ses premiers pas ne ressemblent pas vraiment à une marche normale. Au bout d’un certain temps et avec une kinésithérapie régulière, il réussit à marcher avec l’orthèse et des béquilles.

Avant de quitter l’hôpital, on lui recommande quand même d’emporter un fauteuil roulant. Cela lui permettrait au moins de transporter certaines choses. Jarno fixe un porte-gobelet sur ses béquilles. C’est aussi une façon de transporter certaines choses, dit-il. Il argumente qu’un fauteuil roulant qui coûte environ 4 000 euros serait certainement de l’argent gaspillé. Il part avec une orthèse et sans fauteuil roulant.

L’appareillage orthétique

Son ancienne vie est désormais terminée. Son emploi du temps prévoit kinésithérapie, sport et l’objectif de marcher de mieux en mieux. 92 marches d’escalier conduisent à son appartement au 4e étage. Il emménage chez ses parents, car il dépend encore de leur aide pour de nombreuses choses de la vie quotidienne. Pendant cette période, il exige beaucoup de lui-même, de son corps et de son orthèse. Ses ambitions sont haut placées. Son orthèse, une simple orthèse montants-embrasses, ne correspond pas à son indication. Elle se casse fréquemment et Jarno en est quelquefois privé pendant 10 jours. Sa mobilité est considérablement limitée en conséquence.

Grâce à son médecin-conseil, il prend contact avec un magasin d’équipement médical, lequel pourvoit aujourd’hui encore à ses besoins. Le magasin d’équipement médical Mayer & Behnsen à Zwönitz conseille Jarno en détail et lui propose une orthèse en carbone, fabriquée individuellement sur mesure, dotée d’articulations et adaptée à son indication et à ses exigences. Les coûts d’une orthèse individuelle fabriquée sur mesure sont très élevés. Le médecin-conseil demande un accord de prise en charge des coûts par la caisse d’assurance accidents du travail et maladies professionnelles.

À nouveau, Jarno met tout en branle. Il téléphone, argumente, fait des comptes et se bat pour être appareillé comme il le souhaite. Il finit par obtenir l’accord et reçoit sa première orthèse en carbone sur mesure avec l'articulation de genou modulaire automatique NEURO MATIC. Il s’est imaginé pouvoir, avec cette orthèse, monter de nouveau les escaliers et marcher comme avant son accident. Au début, il trouve l’orthèse trop lourde par rapport à l’orthèse montants-embrasses, et compliquée. Avec le recul, Jarno avoue avoir placé trop haut ses attentes.

Pendant cette période, il ne doit pas seulement s’occuper du corps, mais aussi réconcilier l’idée qu’il a de lui-même avant et après l’accident. Avec une paraplégie incomplète, on ne peut évidemment plus faire une course d’obstacles, reconnaît Jarno aujourd’hui.

L’évolution

Chaque matin, Jarno met son orthèse et ne l’enlève plus que le soir au bord de son lit. Sa démarche s’améliore de jour en jour. Son scepticisme diminue aussi. Sous le pantalon, l’orthèse ne se voit pas. Le jour où quelqu’un lui demande s’il s’est déchiré les ligaments croisés en jouant au foot, Jarno prend cette remarque comme un énorme compliment. Il s’habitue vite à son nouveau dispositif médical, gagne sans cesse en mobilité et en indépendance et commence à faire du vélocimane en plus de ses séances de kinésithérapie quotidiennes.

Très vite, le port de l’orthèse devient une chose toute naturelle. Comme un vêtement que l’on met le matin. Au bout de quelque temps et plusieurs autres rendez-vous chez son vendeur d’équipement médical, Jarno reçoit une nouvelle orthèse avec une nouvelle articulation de genou automatique, une NEURO TRONIC. Cette articulation se verrouille automatiquement et détecte le mouvement et la position de la jambe par le biais de capteurs de mouvement. Si Jarno se trouve en station debout ou juste avant l’attaque au sol, les capteurs le détectent et l’articulation se verrouille. Le système de capteurs de l’orthèse détecte automatiquement s’il veut marcher ou rester en station debout et l’articulation débloque le mouvement au bon moment. Jarno marche avec ce système aujourd’hui encore.

Chaque revers a aussi son bon côté

L’accident, la période qui a suivi, l’inquiétude, le combat, tout cela demande énormément d’énergie. L’environnement social de Jarno est une source de motivation discrète pendant toute cette période. Ses parents le soutiennent inconditionnellement, lui rendent visite tous les jours pendant son hospitalisation. De même, son réseau d’amis, l’association professionnelle, le personnel médical et, plus tard, la petite famille que Jarno a fondée sont un facteur essentiel pour sa réadaptation. Il raconte qu’ils lui ont tellement donné qu’il n’était pas question d’abandonner. Même si, parfois, il en aurait eu envie.

Une paraplégie, qu’elle soit complète ou incomplète, est accompagnée de nombreux tabous, soucis et problèmes. De nombreux points ne sont ni évoqués ni discutés publiquement. Cela inclut, en dehors de la marche, aussi des thèmes comme les fonctions urinaires ou intestinales et la sexualité. Même les avis des professionnels sur les appareillages divergent parfois. Jarno a fait l’expérience que de nombreuses personnes pensent que les orthèses sont des appareils lourds en acier et en cuir qui limitent les mouvements et sont terriblement compliqués à mettre.

L’intention de Jarno est de donner du courage aux autres. De ne pas s’abandonner, de poser des questions et, comme patient, d’épuiser tout ce qui peut aider personnellement. Il affirme que chaque revers a aussi son bon côté. Il apprécie les choses simples et sait ce qui compte véritablement pour lui.


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